C’est ainsi que ça se déroule en mer. Une vie brutale et implacable, remplie d’une cruauté vaine et infinie qui n’est jamais récompensée.
Certains d’entre vous le savent, je n’ai jamais vécu autant de péripéties avec un livre ! Il aura au moins le mérite de me marquer pour ça. Après avoir hérité d’un exemplaire défectueux qui m’aura causé bien du retard sur ma chronique, j’ai finalement réussi à avoir la fin de l’histoire ! Croyez bien que j’en suis soulagée. J’aurais été franchement déçue de ne pas pouvoir vous parler de cette auteure et de son histoire palpitante.
Lira, la Dévoreuse de Princes, est la sirène la plus dangereuse de toutes. Chaque année, pour son anniversaire, elle charme un prince humain qu’elle entraîne ensuite dans les profondeurs de l’océan pour lui arracher le cœur. Mais le jour où elle commet l’irréparable, sa mère, la Reine des Mers, la punit en la transformant en humaine. Pour retrouver sa véritable forme, Lira doit alors lui rapporter le cœur du chasseur de sirènes, et ce, avant le Solstice d’hiver, sous peine de ne jamais pouvoir regagner l’océan. Elian est le prince héritier de Midas, mais ne songe pas une seule seconde à reprendre la couronne que son père lui cédera. Amoureux fou de la liberté et de l’océan, c’est un pirate, qui, après avoir appris le décès de l’un de ses amis de sang royal, se met en quête de le venger en tuant la responsable de sa mort…
Je ne veux pas vous en dire plus, car en lisant ce petit résumé, vous l’avez peut-être déjà compris : ce livre reprend le conte de la Petite Sirène de Hans Andersen. Mais au lieu de se retrouver avec une pâle copie de l’histoire originelle, Alexandra Christo nous propose ici une version transcendée, épique et glaçante avec des personnages au cœur plus sombre que les abysses. Et franchement, tout cela vaut vraiment le détour !
J’ai beaucoup aimé cette histoire, il n’y a pas beaucoup de fausses notes selon moi. Le plus gros problème — si tant est que c’en est vraiment un — réside dans la longueur de l’intrigue. On arrive bien vite au trois quarts du livre sans qu’il se soit passé grand-chose. Il y a quelques bourdes de scénario, des incohérences vers la fin du roman (et non, pas parce qu’il me manquait trois chapitres, je vous promets !). Je me suis un peu emmêlé les pinceaux dans certaines descriptions, mais en fin de compte, ça n’enlève pas grand-chose à l’histoire en elle-même.
Les personnages de la Petite Sirène et de son prince sont dépeints d’une manière totalement nouvelle. On se retrouve ici avec une créature maléfique et un prince pirate, chasseur de monstres, amoureux de l’océan et de la liberté. C’est une vision qui m’a beaucoup plus ! Elian et Lira ont beaucoup de charisme l’un comme l’autre. Même certains personnages secondaires sont marquants de par leur présence et leur personnalité. C’est une belle réussite à mon sens. Si je dois trouver un tout petit défaut, ce serait sur les dialogues quelquefois un peu vides entre les deux personnages principaux. Mais c’est vraiment minime.
La plume est simple, mais comporte quand même de belles tournures très appréciables, notamment dans les descriptions. Ce texte se lit très bien, très vite et sans accroche. L’univers et le monde d’Alexandra Christo sont bien montés, cohérents et particulièrement riches en termes de culture. C’est une belle réussite pour l’auteure — à noter que le Royaume Assassiné est son premier roman !
En résumé, Le Royaume Assassiné est presque un coup de cœur pour moi. Il ne manquait pas beaucoup pour faire de lui un livre à ne pas manquer en ce début d’année 2021. Cela n’empêche que si vous aimez les pirates, les sirènes, les quêtes mystérieuses et les combats épiques, ce livre est définitivement fait pour vous !
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