“Viens à moi débarrassée de tes blessures. Sauf une ? Celle de notre temps”
Lors de la fête du livre de Saint-Étienne, ce petit roman de Clémentine Beauvais m’avait très vite tapé dans l’œil. Pourquoi ? Parce qu’il se base sur l’un des poèmes de Charles Baudelaire, mon poète préféré. Et pas n’importe quel poème ! “Une Charogne”, que vous pouvez retrouver au sein du recueil des Fleurs de Mal. Est-ce que ce cadre vous plaît autant qu’à moi ? Alors, lisez vite la suite de cette chronique !
Pour commencer, je dois dire que l’idée même de récupérer un poème de Baudelaire, le détourner et lui donner une genèse à travers un roman en vers libres est absolument géniale. Clémentine Beauvais nous livre ici un roman aux accents féministes, aux dialogues de théâtres et vers décousus, à l’image de cette charogne qui gît dans son fossé. L’auteure met en lumière la muse de Charles Baudelaire et lui laisse compter à son amant une histoire déroutante sur la vie passée de ce cadavre croisé au détour d’un chemin.
On y découvre la vie d’une femme, son rapport à la vie, à son corps, au corps des autres, aux hommes. L’auteure rend son humanité à cette charogne décrite par Baudelaire dans son poème. Elle lui donne un nom, une histoire, des émotions… Établit un lien avec elle et la rend fascinante, même au-delà de la mort.
Il s’agit du second roman de Clémentine Beauvais que je découvre et j’en suis vraiment ravie. L’originalité qui transparaît dans ces écrits vaut véritablement le détour. Son talent est indéniable, et s’exprime autant à travers l’écriture de récits emplis d’humour (notamment, Les Petites Reines) ou de cette pièce de poésie macabre à dévorer sans plus attendre à l’approche de l’automne !
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