Trop dangereux pour séduire. Trop obscur pour qu’on succombe.
Après avoir vu passer un bon nombre de chroniques sur cette trilogie, il fallait que je m’y plonge une bonne fois pour toutes. Sur le papier, il y avait beaucoup de choses susceptibles de me plaire et j’avais vraiment hâte de découvrir l’univers de Jana Rouze. Eh bien, croyez-moi ou non, je ne suis pas sortie indemne de la lecture de ce premier tome…
À cinq ans, Sauvage est séparé de son frère jumeau et enlevé par des trafiquants d’enfants. Il est ensuite vendu à une secte réputée parmi les plus dangereuses au monde qui utilisera son don pour le pilotage automobile, hérité de son père, champion de Formule 1, à des fins peu scrupuleuses. Plusieurs années plus tard, Sauvage est devenu adulte et a quitté la secte qui l’a vu grandir. Mais quand une lettre lui parvient, révélant qui est à l’origine de son enlèvement, le sectateur voit alors une opportunité unique de retrouver la trace de son jumeau et se venger de cet homme qui a détruit sa vie…
Commençons par le commencement. Notons, tout d’abord que Scrap Metal a véritablement tous les codes de la littérature érotique, mélangés avec ceux du thriller. On y retrouve un langage cru, des personnages torturés à souhait, une fille rebelle dans l’âme et un garçon… démoniaque, mais terriblement sexy, qui cache quand même un cœur de pierre à attendrir. Et puis du suspense, des retournements de situation et une atmosphère pesante de bout en bout… En bref, de bonnes bases pour élaborer un scénario qui fonctionne.
Mais là où Scrap Metal va plus loin par rapport aux autres romans érotiques, c’est dans tout le travail de recherche que l’auteure a effectué sur le sujet de la réintégration des sectateurs à la société. Les faits rapportés sont tragiques et nous font prendre conscience de tous les enjeux sociétaux autour de ce sujet. Jana Rouze nous parle notamment des enfants nés dans les sectes, sans acte de naissance et donc invisibles aux yeux du monde, ou encore des croyances religieuses des sectes et des actes qui en découlent. La précision des recherches est absolument incroyable. L’auteure ne nous ménage pas, retranscrit les faits avec une précision déroutante et cela mérite vraiment d’être souligné !
Jana Rouze installe son scénario dans l’univers de la Formule 1 et apporte énormément de détails sur le sujet. Chose qui est particulièrement agréable si vous n’êtes pas familier avec l’univers, vous ne serez pas perdu au bout de trois pages. De plus, c’est un sport qui n’est pas souvent repris dans les œuvres de fictions de jeunesse et, en plus d’avoir été un choix judicieux pour la cohérence de son intrigue, cela apporte une vague de fraicheur dans le genre qui n’est pas désagréable.
Pour ce qui est des scènes érotiques, je tiens à préciser, en plus de la note laissée par l’auteure au début de son roman, que ce livre contient des scènes explicites qui, parfois, peuvent être particulièrement difficiles à appréhender, en particulier du fait de leur lien avec la culture sectaire. Je précise donc que, selon moi, cette trilogie s’adresse à un public averti ayant déjà l’habitude de lire des romances érotiques.
La plume de l’auteure est en parfaite adéquation avec le genre littéraire qu’elle travaille. C’est cru, mais ça fonctionne à merveille avec l’ambiance générale du livre et la personnalité des personnages. Là-dessus, je n’ai rien à redire.
Pour résumer, après avoir digéré les pratiques sectaires de Sauvage et sa bande, j’ai finalement pu apprécier ma lecture. Je suis même curieuse de connaître la suite des événements de l’intrigue, car ce premier tome se termine sur un cliffhanger particulièrement bien amené et il me tarde vraiment d’en savoir plus. Je recommande donc ce roman aux personnes amatrices de romances érotiques, mêlant à la fois la tension de ce genre littéraire au suspens du thriller. En revanche, les personnes préférant les romances plus soft, ou qui ne sont pas trop adeptes des thrillers devront peut-être passer leur chemin pour cette fois-ci !
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