Chroniques littéraires

Mes coups seront mes mots – Yusef Salaam & Ibi Zoboi

"Mes coups seront mes mots" de Yusef Salaam et Ibi Zoboi, aux éditions Gallimard Jeunesse

Je suis criminel. Il est victime. Je suis vivant. Il est presque mort. Je suis noir. Il est blanc.

Une nouvelle fois, je tiens à remercier Gallimard Jeunesse pour cet envoi. Je n’avais jamais eu l’occasion de lire des romans en vers libres et je dois avouer que ce fut une expérience particulièrement agréable. D’autant plus quand cette technique est utilisée pour raconter une histoire particulièrement poignante, comme c’est le cas ici.

Amal est un jeune afro-Américain, passionné par l’art, la peinture et la poésie. Il rêve d’un avenir dans le domaine artistique, mais toute sa vie bascule le jour où il se retrouve mêlé à une bagarre et accusé d’un crime qu’il n’a pas commis…

Dans « Mes coups seront mes mots », chaque page, chaque chapitre est en réalité un poème. C’est quelque chose de très important à noter, car l’histoire n’est pas déroulée de manière classique. Les émotions, les réactions des personnages ne sont pas décrits de la même manière, les dialogues non plus. Mais c’est ce qui fait tout le charme de ce roman. Ce qui fait toute sa puissance et son impact. Des phrases courtes, des répétitions qui marquent comme des coups. C’est une œuvre d’art, au sens propre du terme. 

À noter que j’ai découvert l’histoire de Yusef Salaam juste après avoir terminé ma lecture de ce roman. Savoir que certains de ces vers ont été rédigés pendant sa propre incarcération les rend d’autant plus réels, d’autant plus émouvants.  

L’histoire d’Amal m’a profondément touchée. Ce jeune homme animé par l’espoir, entouré par une famille et des amis aimants, qui se retrouve bien malgré lui accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Tout au long du récit, on découvre son quotidien en prison. Ses hauts, comme ses bas. La difficulté de prouver sa bonne volonté, son innocence, dans le milieu carcéral américain, simplement à cause de sa couleur de peau. La violence de certains gardiens de prison, l’abattement moral, le manque de liberté aussi bien physique qu’intellectuel ou artistique. C’est une histoire difficile, où l’espoir se bat sans cesse contre l’injustice. Ou l’art se transforme en arme de défense contre la violence. C’est beau, c’est puissant.  

En résumé, « Mes coups seront mes mots » est un livre que je ne vais pas oublier de sitôt. Je vous recommande vivement de lire cette histoire, à la fois pour le message d’espoir qu’elle véhicule, mais aussi pour le côté ludique des vers libres. C’est un roman qui se dévore en quelques jours à peine, mais qui vaut sincèrement la peine d’être découvert.

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