Chroniques littéraires

Captive – Sarah Rivens

"Captive" de Sarah Rivens, aux éditions BMR

Avant il voulait te voir morte, maintenant il pourrait mourir pour toi

Je viens de terminer Captive. A la base, je dois avouer que je n’avais pas envisagé de le lire. Mais après avoir reçu plusieurs messages qui me demandaient mon avis sur ce roman, j’ai décidé de sauter le pas. 

Ella est une Captive : affiliée à un réseau criminel, elle est chargée de représenter son chef, aussi appelé son possesseur, et de mener à bien certaines missions pour son compte. Depuis son adolescence, elle travaille pour John qui préfère utiliser les charmes de la jeune fille plutôt que ses talents d’espionne. Mais tout bascule le jour où Ella apprend qu’elle s’apprête à changer de possesseur…

Soyons honnête, Captive n’est pas le genre de roman que j’affectionne tout particulièrement. Il y a peut-être plusieurs raisons à cela, dont deux en priorité : je ne suis probablement plus dans la cible de lecteurs, j’ai de plus en plus de mal avec ce type de relation toxique ++ dans les romans destinés aux jeunes adultes. Je m’efforcerai donc de rester concise et objective dans ma critique.

Première chose à savoir : ce roman est issu de Wattpad et je n’ai absolument aucun souci avec cela. J’ai moi même deux romans sur cette plateforme et je ne pense pas que cet aspect doit être considéré comme un facteur impactant foncièrement la qualité du récit. Cependant, j’ai été surprise de retrouver quelques tournures et fautes d’orthographe qui viennent fragiliser la plume de l’auteure. Je trouve cela un peu dommage, ce texte aurait peut-être mérité d’être lissé avant d’être publié.

J’ai eu beaucoup de mal à comprendre où l’auteure voulait en venir en termes de scénario jusqu’aux derniers chapitres. On assiste à une série d’événements plus ou moins plats qui s’enchaînent plus ou moins vite. Je suis encore impressionnée par la rapidité avec laquelle l’héroïne se remet de ses diverses péripéties ! Je pense que l’idée de l’auteure est bonne sur le fond, mais il m’a semblé dommage de perdre de vue cet aspect scénaristique au profit d’une romance un peu bancale, basée sur une banalisation de la violence à chaque chapitre et qui finit par perdre totalement sa crédibilité.  

Parlons brièvement des personnages. Ella est le personnage le plus robuste que je connaisse ! En quelques jours, elle est capable de se remettre d’une séance de torture psychologique et physique, presque comme si de rien n’était. Asher… C’est l’archétype du bad boy torturé, tendance sociopathe-sadique, qui se transforme en prince charmant quand sa belle est en danger. Bref, ce n’est malheureusement pas trop ma tasse de thé. Du moins, pas dans cette configuration de relation.

Sarah Rivens doit tout de même être saluée pour le travail qu’elle a accompli. Écrire un roman (en deux tomes visiblement) n’est pas une mince affaire, loin de là. Captive a trouvé son public et a séduit de nombreux lecteurs. Si cela n’a pas été mon cas, il se peut que ce récit parvienne tout de même à vous toucher vous ! Je tiens tout de même à rappeler que la violence physique et psychologique dans le cadre d’une relation romantique ne doit pas être banalisée, pas plus que l’objectivation du corps de la femme. Il convient donc de ne pas placer ce type de roman dans toutes les mains, et encore moins dans les mains des plus jeunes.

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